Depuis l’automne 2017, la petite commune de La Gacilly en Bretagne possède une nouvelle attraction: la Maison Yves Rocher. Ce village est le lieu de naissance de la marque française connue pour sa Cosmétique Végétale et de son créateur. À la fin des années cinquante, dans le grenier de la maison de ses parents, Yves Rocher créé et fabrique sa toute 1ère crème à partir de plantes et fonde en 1959 sa marque éponyme. Aujourd’hui, c’est au cœur du village, dans un ancien moulin rénové, que se situe La Maison Yves Rocher, avec sa boutique et institut, son restaurant mais surtout son Musée Immersif. Dans cinq salles, le développement de l’univers de la marque est retracé sous la forme d’un voyage scénographique, un mélange de cinéma et de théâtre, de lumière et de son. Cet ambitieux projet a été réalisé sous la direction de l’agence « La Prod est dans le Pré » de La Rochelle.

La première salle est consacrée à la vie d’Yves Rocher et à sa vision, la deuxième plonge le spectateur dans l’univers du génie végétal. « Accompagnez-nous dans la troisième salle et découvrez les coulisses des cosmétiques », annonce la voix de la narratrice. La quatrième salle représente le grenier dans lequel tout a commencé, avant que le voyage ne se termine dans la cinquième salle avec la rencontre de Lauréates du prix « Terre de Femmes » de la Fondation Yves Rocher. Au final, le visiteur plonge dans un environnement surréaliste.

Inspiré par la nature

Pour deux des salles d’exposition, les chefs de projet de l’agence « La Prod est dans le Pré » ont choisi le BauBuche pour aménager l’espace intérieur. Le projet pour le mobilier à l’aspect floral de la salle 5, par exemple, se base sur l’idée d’une branche avec des feuilles. Sa conception prend forme dans une projection au sol, aussi bien que dans la disposition de la salle : huit bancs en forme de feuilles sont disposés sur deux rangées avec une allée centrale. La forme de feuille des bancs de près de 2,20 m de large est obtenue en positionnant un moitié de feuille longitudinale en guise de dossier, tandis que l’autre moitié longitudinale forme l’assise.
Les extrémités des bancs se rejoignent comme des pointes de feuilles. Tous les bords ont été arrondis et les transitions entre les surfaces exécutées de manière fluide.
Dans leur quête du matériau approprié pour réaliser le corps de forme organique pour les bancs et les objets complémentaires, les scénographes de l’agence se sont arrêtés sur le BauBuche. Avec des épaisseurs de panneaux de 30 mm et 60 mm, le bois dur leur a paru idéal pour cette mission. Les panneaux individuels découpés en conséquence pour les objets ont été empilés et collés comme un modèle en hauteur géographique. La surface en escaliers des objets bruts ainsi obtenue a ensuite été lissée et polie par fraisage, et le résultat souhaité a ainsi pu être atteint. En effet, la rigidité élevée du BauBuche empêche un effilochage lors du fraisage et permet un usinage exact, au millimètre près, du bois dur ; et ce, de telle manière que, une fois achevé, le collage des couches de bois prend l’apparence d’un motif géométrique ou d’une veinure. Selon l’angle de fraisage, ces « veinures » varient elles aussi. Des effets qui ont particulièrement plu aux réalisateurs. Et comme le prix rentrait également dans le budget disponible, la décision d’utiliser du BauBuche a été prise rapidement.

Selon le même principe de « superposition, collage, fraisage et usinage », le « paysage vallonné avec arbre » dans la salle 2 a été aménagé à l’aide de panneaux de BauBuche, bien que des corps d’objets nettement plus volumineux doivent être réalisés ici. En outre, les niveaux en étages possèdent des surfaces lisses et d’autres avec des rainures fraisées, ce qui donne une impression de mouvement au paysage abstrait. Selon le point de vue et l’angle de vue du spectateur, cela peut être encore renforcé par l’effet optique du rainurage. Des surfaces fluides sont finalement obtenues, et invitent à s’asseoir, à s’attarder et à toucher. L’agence a planché pendant deux années sur le voyage scénographique à travers la « Maison Yves Rocher », un périple de 45 minutes environ qui vaut le détour.

-Text by Susanne Jacob-Freitag –